Par Pascal Burgues, le 30 mai 2023
Croissance exponentielle pour Lyspackaging
Spécialisée dans la fabrication de contenants biosourcés pour l’agroalimentaire et la cosmétique, la société Lyspackaging vise une croissance exponentielle sur les 5 prochaines années. Levées de fonds, export, nouvelles filiales, diversification et construction d’une nouvelle usine seront menées de front avec pour objectif la réduction des emballages plastiques.
L’entreprise a engagé un tour de table pour boucler sa troisième levée de fonds.
Après avoir collecté 1,7 millions d’euros en 2018, il est question aujourd’hui de réunir
10 M€. « Nous sommes sur le point de finaliser l’opération. 2 investisseurs apportent une contribution de plus de 7 M€. Il reste à trouver un troisième partenaire financier. » confie Nicolas Moufflet, le président fondateur.
Cette levée sera réalisée pour accompagner industriellement le développement de la société à l’international ainsi que pour soutenir sa diversification dans la vente clef en main d’unités de fabrication de contenants. Le premier équipement a été installé en 2021 à l’île Maurice. En janvier dernier, un deuxième a été livré en Guadeloupe pour fabriquer des pots, emballages, gourdes, gobelets sur la zone Caraïbes.
« Nous avons commercialisé une vingtaine de projets à l’international sachant que nous fabriquerons et fournirons la matière première à toutes ces unités.
La prochaine installation verra le jour en 2024 à Tahiti ».
30 M€ de chiffres d’affaires d’ici 5 ans
Pour accompagner son développement à l’export, la PME envisage d’ici 5 ans de créer des filiales notamment au Costa Rica et en Indonésie qui « seront des bases pour fabriquer la matière sur place et l’acheminer vers les différents sites ».
L’entreprise emploie une vingtaine de personnes. Elle devrait créer 25 postes supplémentaires d’ici 4 à 5 ans. Dans le même temps, son chiffre d’affaires devrait passer de 3,4 millions d’euros à 30 M€. Par ailleurs, la société mène plusieurs programmes de R&D en vue de créer de nouveaux produits.
Elle a ainsi mis au point en partenariat avec le Comité régional de la Conchyliculture de Charente-Maritime (CRC) et l'entreprise bretonne Seabird, des coupelles en plastiques biosourcés pour remplacer celles en plastique « plus polluantes » utilisées pour la culture des huîtres.
Lyspackaging développe également un pilote pour commercialiser un système de conditionnement d’eau provenant du réseau sans puiser dans la nappe phréatique en vue de concurrencer les emballages pétrochimiques.
« Une opération de crowfounding sera également lancée sur la plate-forme Ullule pour développer le concept Tribu Water qui vise à installer dans une tribu isolée de Madagascar un nouveau système pour obtenir une eau potable et sécurisée à partir d’un forage et fabriquer sur site les contenants avec des matières locales biosourcées. »
Afin de faire face à la croissance, l’entreprise va investir 5,5 M€ pour créer une nouvelle usine de 3 700 m² et se transférer de Chaniers à Fontcouverte. Les travaux, placés sous la houlette du cabinet rochefortais BPG, pourraient être engagés d’ici l’automne prochain. Lyspackaging utilise des matériaux tels que des polymères issus de la biomasse co-produits de la canne à sucre mixés à d’autres sous-produits tels que du lin, du chanvre, du roseau, des algues … L’entreprise met en avant le côté environnemental et santé de ses produits fabriqués avec moins de C02 et moins de perturbateurs endocriniens. Elle fabrique des bouteilles, pots et bouchons sous la marque Veganbottle.
Pouvons-nous fabriquer de la matière première en Guadeloupe puisque nous avons de la canne à sucre ?